Tresser une vie faite main,
et quelques rêves.
Un métier ou un verbe?
Pour ma part, je préfère aspirer à un verbe d’action, à l’instar d’une intention pour cheminer sur les sentiers de la vie et dans différentes activités. Au-delà de mon métier, mon verbe serait celui d’aimer. Cette aspiration n’est ni utopique ni romantique.
D’aimer d’une manière où l’engagement et la responsabilité, qui animent ma vie, sont de bien veiller à ce que mon chemin soit relié à mon cœur, que mes actes et mes pensées respectent et encouragent les principes d’interdépendance des êtres et d’interconnexion. D’aimer la vie dans ses soubresauts, comme dans ses clairières de quiétude.
J’ose croire que, ce qui compte n’est pas seulement ce que l’on fait, mais comment on l’anime, on l’habite, on l’aime. Parfois j’ai le ressenti, que lorsqu’on s’efforce de faire intentionnellement de son métier un lieu où l’on est prêt.e à donner et à recevoir, chaque création ou rencontre contribue à notre accomplissement.
Mon verbe est celui d’aimer.
Mon métier est vannière.
J’aime entremêler l’art et la matière pour créer des ponts entre l’humain et le végétal. Grâce à ce patrimoine d’antan, il me suffit de m’adjoindre de mes outils et de savoir-faire plus contemporains afin de ramener la vannerie à la vie.
Je m’épanouis à tresser des dimensions variables au gré des rencontres. Ephémère ou durable, je façonne autant des paniers, fidèles et écologiques compagnons de tous les jours, que des aménagements d’intérieur ou d’extérieur, de plusieurs mètres, pour des projets de land art, de verdissement des écoles, d’architecture ou de paysagisme.
Ma passion pour la transmission me confère une joie particulière à faire passer de mains en mains le goût pour le tressage de végétaux. Je réalise ainsi des stages, des animations ou des démonstrations, avec les familles, les écoliers, les habitants ou les visiteurs du territoire.


Sur la trace de nos origines
Oser rêver le futur
L’essence de la vannerie est la rencontre de l’humain et du végétal. C’est un savoir-faire universel, qui au fil des siècles, a été élu comme un artisanat essentiel. Bien avant notre dépendance au plastique, elle a été choisie pendant des siècles, pour répondre aux besoins des particuliers ou des professionnels. Les contenants étaient initialement en vannerie, en s’inscrivant dans le cercle vertueux des fibres végétales. Après de bonnes décennies de service, ils étaient compostés. Les différentes variétés d’osier ou de végétaux ont permis d’exprimer une robustesse singulière et une esthétique propre à chaque territoire.
Il y a encore 100 ans, nous étions plus de 4000 vanniers, nous sommes un peu moins de 200 aujourd’hui. Mes créations combinent des techniques traditionnelles et exploratoires pour entremêler le beau et l’utile. Chacune de mes créations chuchote un avenir dans lequel la vannerie reprendrait à nouveau un rôle central dans la vie quotidienne.
Mes tressages portent l’espoir pour l’avenir dans un monde en mutations, où la nature est une alliée précieuse, décelant de nombreux cadeaux.