Tresser une vie faite main,
et quelques rêves.

Un métier ou un verbe?

Pour ma part, je préfère aspirer à un verbe d’action, à l’instar d’une intention pour cheminer sur les sentiers de la vie et dans différentes activités. Au-delà de mon métier, mon verbe serait celui d’aimer. Cette aspiration n’est ni utopique ni romantique.
D’aimer d’une manière où l’engagement et la responsabilité, qui animent ma vie, sont de bien veiller à ce que mon chemin soit relié à mon cœur, que mes actes et mes pensées respectent et encouragent les principes d’interdépendance des êtres et d’interconnexion. D’aimer la vie dans ses soubresauts, comme dans ses clairières de quiétude.
J’ose croire que, ce qui compte n’est pas seulement ce que l’on fait, mais comment on l’anime, on l’habite, on l’aime. Parfois j’ai le ressenti, que lorsqu’on s’efforce de faire intentionnellement de son métier un lieu où l’on est prêt.e à donner et à recevoir, chaque création ou rencontre contribue à notre accomplissement.
Je perçois alors que notre capacité à donner dépend aussi du métier que nous exerçons, et du fait qu’il contribue ou non à notre félicité et à celle des liens auxquels nous appartenons.
Mon verbe est celui d’aimer.
Mon métier est vannière.

Sur la trace de nos origines, partir en nature

Oser rêver le futur

La vannerie est la rencontre de l’humain et du végétal.
C’est un savoir-faire universel et ancestral, qui au fil des siècles, a été élu comme un artisanat essentiel. Elle a été choisie pour répondre aux besoins privés ou professionnels des communautés, tout en exprimant une robustesse singulière et une esthétique propre à chaque territoire.
La majorité des contenants en plastique, que nous trouvons maintenant, n’existait pas il y a encore un demi-siècle. Ils étaient initialement en vannerie, réalisés sur-mesure, en s’inscrivant dans le cercle vertueux des fibres végétales – des ressources locales et renouvelables nourrissant leur environnement.
Exercer la vannerie m’offre la possibilité de contribuer à maintenir en vie ce patrimoine culturel lié à la nature, en renforçant notre autonomie et notre souveraineté, notre capacité à faire par soi-même, par ses mains. De se réapproprier notre droit à apprendre, notre droit à l’erreur, notre pouvoir du-dedans, vital.
Laisser la vannerie habiter ma vie depuis tant de solstices, m’offre et me soutient dans mon appartenance à la nature, et aux cycles qui sous-tendent la vie et ses mystères. Sa vastitude de techniques, de matières et d’alliances me donne une pratique de choix pour ancrer mon humilité, chérir les complémentarités et m’émerveiller de l’abondance de cette Terre.
Enfin, m’asseoir à ma sellette à la même place régulièrement, me permet de ralentir dans ce rythme éperdu du monde, et de me reconnecter à mon être profond, de dénouer mon intériorité tout en tressant le renouveau, le beau et l’utile.