“Qu’est-ce que signifie apprivoiser?
– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie Créer des liens…”
A. de Saint-Exupéry
Des arbres apprivoisés
Osiériculture
Du champ au panier
Ce que nous appelons Osier est issu de certaines variétés de saules cultivés. Ils ont été choisis au cours des siècles pour différentes propriétés : souplesse, régularité, résistance et dureté.
Quand sonne la fin de l’automne, que toutes les feuilles sont tombées, et que la sève retourne aux racines, nous pouvons alors tailler l’arbre et récolter les tiges de l’année.
Chacune est, durant l’hiver, triée une par une, par variété et par longueur.
A l’entrée du printemps, l’osier est soit mis les pieds dans l’eau afin d’être tressé vivant pour des structures en extérieur, soit mis à sécher plusieurs mois pour de la vannerie fine.
Une fois sèche, chaque tige est remise à tremper durant plusieurs semaines afin de retrouver son agilité tout en gardant la force de la fibre durant le tressage.
Toutes ses étapes demandent minutie, endurance et soin. C’est un travail invisible et essentiel pour ensuite obtenir ces créations solides, raffinées et intemporelles.
L’eau et le sol s’unissent pour que les saules choisis puissent s’élever près du Soleil. Je tente ainsi, d’honorer leur vie, en créant des choses aussi belles que leurs vies.
Tresser le vivant
Au fil des saisons
En cultivant cette matière, à revenir vers elle en des temps variés, je ressens cette sensation fine que nous nous sommes apprivoisées.
Oui, là se trame le délicieux sentiment de l’apprivoisement, celui de l’origine humaine et de la forêt.
Je suis responsable de ces liens implantés, là particulièrement, intimement, comme si le soin que j’offrais à cette culture lui permettait de resplendir au fil du temps, et qu’elle-même l’offrait en retour en enchantant les nouveaux lieux dans lesquels ces jeunes pousses voyageront.
Au fond je le sens, mon engagement se lie à l’amour, et aimer se définit aussi par responsabilité. Et dans mon métier, j’apprivoise des arbres, mais soyons honnête, ils m’ont apprivoisée bien avant que je m’en rende compte.
Grâce à eux, je peux inventer de nombreuses créations, de différentes tailles, intérieures ou extérieures, vivantes ou sèches (clôture, haies, pergolas, plessis, ombrelles, cabanes, tontines, arches, tipi potager, sculpture d’animaux, paravent, cloison, abri, etc…)
Les structures en osier vivant aussi appelées architecture végétale sont à prendre en commande auprès de moi en novembre, afin de m’assurer des disponibilités de matières durant la récolte. Merci !