Jeu d’enfant

recueil

J’estime que l’un des plus beaux compliments au monde est d’avoir gardé son âme d’enfant.
L’enfant que nous avons été ne nous quitte jamais vraiment. Il se cache, silencieux, derrière les costumes les plus sérieux, les airs les plus indifférents ou les lourdes responsabilités. Mais il est là, toujours. Il vit, loin des « ce n’est pas possible », des normes et des contraintes. Il attend, patiemment, son heure, celle où il pourra enfin briller, où il retrouvera sa place, au centre de la scène.
La vannerie, pour moi, a ce pouvoir.
Vous triez vos brins, et il se réveille. C’est lui qui insuffle à la matière une légèreté, une joie secrète. L’odeur de l’osier éveille la vivacité de son regard. L’émerveillement inépuisable lui décroche un sourire. Ses mains dansent au rythme de son imaginaire. Un vent doux effleure son cœur. Et là, tout commence.